sepa

Victor Giannotta

Je suis né en 1994 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’intéret pour le bois et ma curiosité pour les endroits lointains démarrent sans doute de là. Ces éléments se développent ensuite en grandissant et en arpentant les forêts et les pentes du massif du Jura, dans le Haut-Doubs, à Métabief.

Une résidence au Japon, en partenariat avec la tokyo university of arts, change complètement mon regard aux objets du quotidien. L’utilitaire est sculpture, les bols et les tabourets s’animent comme de petits feux sacrés, et je me place à la frontière des deux mondes.

Je vis et travaille actuellement au coeur des Cévennes, en Lozère, à Saint-Martin de Lansuscle, après de grands mouvements dans le monde. C’est là que j’ai décidé d’y installer mes outils, un endroit où le paysage façonne le corps et le mystère des idées.






le bois

Compagnon de route, du Haut-doubs au pays le plus indicible, il est pour moi celui qui parle toutes les langues. Le bois protège, couvre, enveloppe les familles du monde entier avec ses objets de tous les jours, ses charpentes. Rustique et élégant, souple, raide et ardent, doux, caleux, sombre, lumineux, biblique parfois, universel toujours. Dans ses paradoxes se loge un équilibre pur. Lorsque je fabrique un objet avec lui, par respect, je vais le chercher en marchant. Je le cueille, le récolte, tombé au sol. Il doit être transportable. Pour moi, le bois est un matériau pleinement rationnel. Sentir son poids brut, le porter, comprendre d’où il provient et capter son énergie pour la retranscrire avec les mains est un acte essentiel de mon processus de création.





les mains

“Imprimer la forme à une durée, c'est l'exigence de la beauté mais aussi celle de la mémoire.” La lenteur, Milan Kundera

Les sensibles, les apprenantes, 
Ce sont souvent elles que j’observe en premier, parce qu’elles indiquent le lien étroit entretenu entre une personne et son activité naturelle. L’érosion, le polissage, l’usure du temps qu’elles portent me touche et me fait penser à la facture des objets d’artisanats anciens. Je cherche a faire les objets que je propose uniquement à la main, avec des outils de taille, de coupe, sans machines électriques. Ainsi, ils ont le temps d’écouter profondément en émergeant. Cette façon de faire a permis d’élever lentement des choses qui tiennent debout encore maintenant, et me semble avoir toujours sa place aujourd’hui où la fabrication durable et raisonnée devient un mode de pensée privilégiée.





le voyage

“La vertu d'un voyage, c'est de purger la vie avant de la garnir.”  L’usage du monde, Nicolas Bouvier

Être dehors, faire du vélo, marcher partout, s’écorcher les coudes, c’est sur un coup de tête d’enfant que je suis parti pour mon premier grand voyage Asiatique en Août dernier. J’ai traversé le Vietnam jusqu’à la Birmanie en stop, pour ensuite récupérer un vélo et traverser l’Inde avec. Il fallait que je fasse l’expérience de l’inconnu, l’expérience des successions de surprises, de brutalité, de bonheur, des gens et de leurs mains. Je voulais voir ça pour apprendre d’eux sans que le monde s’en rende compte, pour m’y sentir lové, enveloppé, fondu en lui, comme pour rencontrer ma capacité adaptative. Les gens sont des poètes inconscients et fascinants, et je les remercie de m’avoir confirmé qu’être artiste-artisan a une valeur inestimable. J’ai compris que les mains sont les outils de ce monde, et que faire avec ce qu’on a autour de soi anobli l’objet le plus simple, alors je tente, inspiré de techniques ancestrales vues au bord du chemin, de travailler en rendant compte du mouvement naturel des choses.







sepa contact

salutsepaworld@gmail.com

+33(0)688205397


Cargo Collective, Inc. Los Angeles, Calif.